De retour sur Paris après une formation professionnelle, l’envie de reprendre une activité artistique qui me permette à la fois de m’exprimer, de m’amuser, de me mettre à l’épreuve et de relier en quelque sorte mon corps à mon esprit, est devenue une nécessité. S’octroyer un temps pour moi et uniquement pour moi dans ma semaine. Lâcher prise, laisser ses soucis et tracas à l’extérieur et se recentrer sur moi avec les autres. Intégrer un groupe, s’appréhender, se découvrir et constituer une troupe éphémère le temps d’une année « scolaire » autour d’une envie commune : le jeu.
Différents cours sont proposés à la Guild, ceux sont les cours « spectacle » qui m’ont attiré.
Septembre : Au départ, timide, peu sûre de moi, je tente le cours d’essai. La bienveillance et la bonne humeur sont au rendez-vous. Alors je continue, je tisse des liens, je me prête au jeu, les semaines défilent. Nous voilà déjà en Décembre. Une mini-représentation est organisée, juste entre nous, entre tous les cours de la compagnie. Première fois de l’année que je suis sur les planches d’un « vrai » théâtre en présence d’un public, public d’élèves donc toujours aussi bienveillant. Le trac bien sûr, mais la satisfaction d’avoir réussi à notre échelle à monter un tableau collectif.
Janvier : c’est la reprise! Encore gonflée par l’émotion du tableau de décembre, nous nous attelons au spectacle de fin d’année! C’est un nouveau rythme de travail qui s’installe, véritable laboratoire, nous cherchons, nous essayons, parfois nous gardons certaines propositions, parfois nous les mettons de côté afin de les laisser reposer, nous les ressortirons plus tard ou non. Le spectacle prend forme, l’excitation augmente à mesure que le printemps arrive. Je mentirai par omission, si je ne disais pas que l’année a également son lot de doutes, ce n’est pas toujours aussi fluide. Mais c’est dans le doute, que nous nous ressoudons, que nous nous améliorons.
Fin Juin : Le grand moment! Répétitions, filage, italiennes, allemandes, tout s’accélère. La cohésion de groupe est à son apogée, nous avons l’impression d’être plus ou moins prêt mais nous y allons tout de même. Nous donnons vie deux soirs à un spectacle monté de toute pièce collectivement sous la direction artistique de notre guide/professeur. La première se passe, arrive la seconde représentation : NOIR. Applaudissements. On se retrouve au bar après la dernière, on débrieffe de cette année. On s’impressionne tous de voir où nous en sommes arrivés, ce que nous avons réussi à sortir. Rien de cela n’aurait été possible sans l’énergie, l’investissement, les indications, et la confiance en nous sans faille que nous aura porté toute au long de l’année le guide/professeur.
C’est euphorique que sans hésiter, je me réinscris l’année suivante. Nouveau groupe, nouveau guide/professeur (ou non), nouveau projet. Forte de l’expérience de l’année passée, je recommence. C’est exactement comme cela que je suis inscrite à la Guild depuis maintenant 4 ans avec le même enthousiasme et la même impatience d’être à la semaine prochaine en sortant de chaque cours.
Au delà des cours, sont organisées des scènes ouvertes. C’est un temps de jeu pur autour de l’improvisation. C’est un temps pour jouer, pour pratiquer l’improvisation, pour découvrir de nouveaux partenaires de jeu et de s’amuser tout en se renouvelant.
En somme, la Guild est pour moi, certes une expérience théâtrale, mais également une expérience humaine, personnelle et collective qui me nourrit.
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